Chère Dominique,
C'est avec une grande tristesse que j'ai appris samedi la nouvelle du décès de Gérard, une tristesse dont je ne me consolerai jamais tout à fait, dont nous ne nous consolerons jamais tout à fait. Une tristesse inconsolable.
Tout comme vous, Gérard avait et conserve une place à part dans mon coeur, et j'avais pour lui une grande affection. Je me souviendrai de lui comme d'un homme profondément généreux, un amoureux de Brassens et de la vie, avec un grand sens de l'humour, pince sans rire, profondément engagé dans maints combats et activités, avec toujours le souci de faire les choses et de donner corps à ses convictions et envies, que ce soit en tant qu'éducateur social auprès des jeunes à Marseille, ou dans le Trièves pour lequel vous vous êtes tous deux pris d'affection, au sein de Pour Bâtir Autrement, de Ciné Châtel, ou encore du café associatif O'Talon; un homme très discret et plein d'humilité, déterminé et combatif, aimant et entier; un homme qui aimait certes les blagues mais pas le tofu (mais qui ne se privait pas de reprendre de la bûche vegan de Fanny pour Noël d'après ce qu'on m'a dit).
Aussi, je me souviendrai du soutien précieux et toujours renouvelé qu'il m'a apporté pour la musique, pour laquelle nous avions un amour commun : comme moi, il aimait les textes contestataires à forte charge politique, les jeux de mots qu'il pratiquait avec brio, et le soin avec lequel il nous faut les choisir, ces mots.
Il a été pour moi, tout au long de ces années, une oreille très attentive et un soutien sans faille.
J'aurais voulu l'en remercier une fois encore, je n'en ai pas eu le temps.
Vous le savez, Gérard me manquera beaucoup, il nous manque déjà à nous tous et toutes beaucoup.
Tout comme vous l'avez toujours été pour nous, lui comme vous, je me tiens et me tiendrai là pour vous autant que faire se peut, aujourd'hui comme demain. Je vous accompagne en pensée, et vous embrasse.
Affectueusement,
Naïm.