Chère Yvette,
Parmi les souvenirs qui remontent aujourd'hui se retrouvent pêle mêle :
la maison familale de vacances des Miards évidemment
les vaches du voisin fermier avec leurs clôches, et le pot de lait frais en fer émaillé que nous ramenions chaque jour (avait-il un couvercle ?)
la chasse aux mouches lorsqu'il faisait beau, c'était à celui qui en attrapait le plus
les jeux entassés dans la cuisine les jours de pluie
la camionnette qui passait de village en village pour vendre à grand renfort de klaxon les produits de 1ère nécessité
cette télé sur laquelle ont défilé tant d'images indélébiles - Hinault, Fignon, héros du tour de France, l'agression de Schumacher sur Baptiston (j'avais 11 ans), les chocs pétroliers, la crise, le chômage, l'interminable guerre au Liban - tout ceci rythmant les conversations familiales, et tu n'étais pas avare de commentaires
(... Liban que j'ai découvert depuis grâce à la famille de Laurence, Joshua y a fait ses 1ers pas ...)
ces repas soignés que tu aimais préparer au quotidien
les escapades heddomadaire à la Mure les jours de marché, et la tournée des "institutions" : le libraire, le boucher, le pain
les quelques mots de patois local dont on se souvenait, pas très nombreux
tous ces moments de la vie normale, heureuse et simple, vécue au présent - ici et maintenant - que tu incarnais, et dont je veux me souvenir aujourd'hui dans ce monde où tout s'accélère
votre vie dans la Brie francilienne, que j'ai découverte plus tard
Jackson Richardson que tu as connu lors de ta carrière à la fédération française de handball
le chalet à Malbuisson dans un décor de carte postal
tes exploits avec la chorale de Valbonnais, j'en étais si heureux pour toi
...
Tu te mettais peu en avant finalement, toujours au service des autres, ta famille, ta mère, tes frères, puis sont arrivés tes petits enfants (sept !), nous tous.
Ces dernières années tu avais gagné ton combat contre la dépression, ces dernières semaines tu avais soigné ton épaule, ta famille était là à Noël, en Février ... J'imagine que tu es partie calme et apaisée.
Vadim et toi partagez la même date d'anniversaire, l'occasion de conversations téléphoniques complices - inoubliables.
Bon voyage dans le ciel par delà les nuages.
Irina, Joshua, Vadim, Laurence, François